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VIOLENCES INTERNES EN ENTREPRISE : UNE INSÉCURITÉ EN HAUSSE

La question de l’insécurité a longtemps été associée à l’espace public. Pourtant, les entreprises, elles aussi, deviennent le théâtre de formes variées de violences : harcèlement moral, harcèlement sexuel, agressions verbales ou physiques, discriminations diverses. On peut remarquer qu'en même temps que les politiques RH sont parfois exclusivement axées sur les préoccupations sociétales à la mode, les données suggèrent une tendance inquiétante : la violence au travail ne faiblit pas — au contraire, elle s’amplifie.
UNE VIOLENCE AU TRAVAIL EN PROGRESSION ?
En France, selon le baromètre Qualisocial–IPSOS, 62 % des salariés estiment que les violences internes sont en augmentation. Par ordre d'importance, l'âge est le premier motif de violence en entreprise. Puis l'apparence physique (le poids, les dents). Ensuite, L’INRS rapporte que près de 30 % des salariés ont subi des comportements hostiles au travail (pressions excessives, mise à l’écart et insultes), puis 23 % des salariés qui, selon le Défenseur des droits, indiquent avoir subi une autre discrimination (sexe, sexualité, handicap, religion, couleur de peau, origine).
Il est curieux de constater que les focalisations politiques mises en place par les RH de certaines entreprises (formations et sensibilisations très orientées sur la diversité ethnique et sexuelle) semblent déconnectées des priorités réelles. Quid d'une sensibilisation à la grossophobie ou à l'âgisme ? Sans doute serait-il souhaitable que certaines directions RH se forment et évoluent en urgence sur ces sujets.
UN EFFET MIROIR AVEC L'ESPACE PUBLIC
Les chiffres de l’insécurité publique dessinent un parallèle inquiétant. Selon le SSMSI, les violences sexuelles ont triplé en 20 ans en France (+217 %), et les agressions physiques sont en constante progression (+59 % depuis 2010). Le climat général est plus tendu, les tensions interpersonnelles plus vives, dans les rues comme dans les open-spaces.
L’entreprise n’est pas un îlot isolé. Elle reflète, souvent amplifie, les crispations sociales extérieures : polarisation idéologique, sexisme ordinaire, grossophobie, âgisme, conflits culturels... La frontière entre l’espace public et l’espace professionnel est d’autant plus poreuse à l’heure du télétravail et des réseaux sociaux.
Face à cette insécurité grandissante, les entreprises peinent à mettre en place des politiques cohérentes. Si la loi impose depuis 2015 la désignation d’un référent harcèlement et la prévention des risques psychosociaux (RPS), les moyens déployés varient fortement selon la taille, l'idéologie et la culture de l’organisation.
Il est essentiel de sortir d’une approche purement curative. La montée de l’insécurité en entreprise appelle une réponse systémique :: l''analyse les signaux faibles de désengagement ou de climat dégradé et une transformation managériale profonde, plaçant la dignité, le mérite et le respect universel des personnes au cœur du fonctionnement collectif. Au passage, notre formation managériale "ToolKit 4 Manager – Les clés du management" est un accompagnement magistral à cette démarche.
L’insécurité en entreprise ne devrait pas être un tabou : c’est un enjeu stratégique majeur. Ce phénomène reflète les tensions sociétales actuelles, mais il peut — et doit — être combattu avec des outils appropriés. Entreprises, RH, CSE et managers partagent aujourd’hui une responsabilité commune : faire du lieu de travail un espace sûr, juste et soutenant.