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Transparence des salaires, une bonne idée ? - Manager, Équipe

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TRANSPARENCE DES SALAIRES, UNE BONNE IDÉE ?
Blog - Transparence des salaires
Longtemps considérée comme un sujet sensible, voire tabou, la question de la rémunération s'impose aujourd'hui au cœur des débats. Mais que signifie réellement être transparent sur les salaires ? Quels sont les effets de cette politique sur la cohésion interne, la motivation des équipes ou encore l'image de l'entreprise ?

Se dirige t-on vers un management de la confiance ou vers une source de tensions ?

La transparence salariale ne désigne pas une seule et unique pratique. Elle peut aller de la simple publication d'une grille de salaires par poste ou niveau de responsabilité, jusqu'à la divulgation nominative de chaque rémunération individuelle. Elle peut être limitée à l'interne ou affichée publiquement. En France, cette démarche reste encore marginale mais suscite un intérêt croissant, dans un contexte marqué par des attentes fortes en matière d'égalité professionnelle, de justice sociale et de redevabilité des employeurs.


LES RESSORTS D'UNE DÉMARCHE VERTUEUSE

À l'origine de la mise en place de la transparence salariale se trouvent souvent des motivations éthiques ou stratégiques. Certaines entreprises y voient un moyen de lutter contre les inégalités de rémunération. D'autres y perçoivent un levier de réengagement des collaborateurs, qui comprennent mieux la logique des rémunérations et identifient plus clairement leurs perspectives d'évolution. C'est aussi un outil de gouvernance qui peut contribuer à renforcer la confiance entre les salariés et la direction, en évitant les négociations individuelles biaisées ou opaques.

Mettre en place la transparence : une question de méthode

La réussite d'une telle démarche repose sur une préparation rigoureuse. Avant toute chose, un audit des rémunérations permet d'identifier les éventuels écarts injustifiés et d'établir un état des lieux objectif. Il est ensuite essentiel de définir le niveau de transparence souhaité, selon la culture de l'entreprise : faut-il publier les fourchettes salariales par fonction, ou rendre publics les salaires individuels ?

Ces décisions doivent être prises en concertation avec les représentants du personnel et accompagnées d'un effort de pédagogie, tant auprès des collaborateurs que des managers. Ce sont ces derniers qui devront expliquer, justifier, parfois défendre les décisions salariales. Une fois les principes posés, leur mise en œuvre exige un suivi dans le temps : indicateurs sociaux, évaluation des écarts persistants, ajustements réguliers des grilles salariales.

DES BÉNÉFICES RÉELS, MAIS PAS AUTOMATIQUES

Les effets positifs de la transparence salariale sont potentiellement importants. En clarifiant les règles du jeu, la transparence permet aux salariés de comprendre les logiques d'évolution et de mieux se situer dans l'organisation. Elle contribue à une culture d'entreprise plus ouverte, plus équitable, dans laquelle chacun se sent reconnu à sa juste valeur. Elle peut également renforcer l'attractivité de l'entreprise auprès des jeunes générations, sensibles aux démarches de transparence et de responsabilité sociale. Enfin, elle simplifie parfois les négociations salariales, qui s'appuient sur des critères objectifs plutôt que sur des considérations implicites ou arbitraires.

Des effets pervers possibles

Mais la transparence salariale comporte aussi des risques. Mal gérée, elle peut provoquer des tensions entre collègues, notamment lorsque des écarts de rémunération mal compris ou mal expliqués sont perçus comme injustes. Elle peut conduire à une standardisation excessive des salaires, au détriment de la reconnaissance des talents ou de la négociation individuelle. Dans certaines cultures d'entreprise très attachées à la confidentialité, elle peut être vécue comme une intrusion ou une remise en cause du mérite. Pour les services RH comme pour les managers, elle constitue un défi permanent d'explication, de justification et de dialogue.

Les réussites : plutôt aux USA

En France, les cas de réussites sont très rares : c'est le cas d'Alan, la néo-assurance santé française, qui publie des grilles salariales selon des niveaux de responsabilité clairement définis, sans pour autant rendre les salaires nominativement publics. Chez Lucca, éditeur de logiciels RH, les collaborateurs ont été associés à la construction de la grille salariale, dans une logique participative qui renforce la cohésion.

À l'international, Buffer, une entreprise américaine spécialisée dans les outils de gestion des réseaux sociaux, a choisi une transparence radicale : tous les salaires sont publiés en ligne, nominativement. Cette décision a renforcé son image de marque employeur et a permis de structurer un système de rémunération lisible, mais certains observateurs pointent aussi une certaine rigidité, qui limite les ajustements à des cas particuliers.

Les échecs : plus nombreux en France

D'autres expérimentations se sont heurtées à des effets boomerang. La Société Générale, qui avait entrepris une démarche de transparence sur les primes de performance dans certaines équipes, a rapidement été confrontée à un rejet massif des salariés concernés. Loin d'apaiser les tensions, cette politique a ravivé les soupçons de favoritisme, exacerbé les comparaisons et dégradé le climat social.

De même, chez PayFit, start-up de la French Tech, l'introduction d'une transparence salariale partielle - fondée sur des grilles mais sans publication nominative - a été perçue comme incomplète par une partie des équipes. Résultat : des frustrations sont apparues, notamment lorsque les critères d'évolution n'étaient pas jugés suffisamment clairs ou cohérents.

UN CADRE JURIDIQUE À RESPECTER

En France, le droit du travail n'impose pas la transparence salariale individuelle, mais certaines obligations en matière d'égalité professionnelle s'en rapprochent. Depuis 2022, les entreprises de plus de 50 salariés doivent publier un index de l'égalité femmes-hommes. La loi Rixain, quant à elle, impose aux grandes entreprises la publication des écarts de rémunération entre les sexes. Toutefois, la publication nominative des salaires reste encadrée par le RGPD : elle ne peut se faire qu'avec le consentement libre et éclairé du salarié concerné. La transparence, oui, mais pas à n'importe quel prix...

"Gouverner, c'est faire croire. Bien gouverner, c'est faire voir."
Paul Valery.

La transparence salariale ne peut être décrétée. Elle se construit progressivement, dans le respect du cadre juridique, des attentes des collaborateurs et de la culture de l'organisation. Elle suppose des règles claires, des critères objectifs, un accompagnement managérial et un dialogue social constant. Bien menée, elle peut devenir un levier de transformation managériale puissant. Mais à défaut de préparation, elle risque de générer plus de défiance que de justice. Comme souvent en matière de gestion, la transparence est moins une fin en soi qu'un chemin, exigeant mais potentiellement porteur de progrès.

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