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Les pots d'entreprise : convivialité authentique ? - Manager, Équipe

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LES POTS D'ENTREPRISE : CONVIVIALITÉ AUTHENTIQUE OU DE FAÇADE ?
Blog - Pot d'entreprise
Les pots d'entreprise incarnent une forme de liant social. Pourtant, ces instants partagés ne sont pas vécus de la même manière selon que l'on travaille dans une petite structure ou une grande entreprise.

C'est toute une sociologie du travail et des dynamiques relationnelles qui explique cette différence de ressenti, et les problèmes sont surtout rencontrés dans les grandes organisations avec une convivialité de façade où l'on partage ce qui est attendu, pas ce qui est ressenti.

Dans les petites entreprises, un première piste peut venir en tête : l'alcool est souvent un peu plus toléré que dans les grandes, voire perçu comme un vecteur de détente, comme un ressort de convivialité. Cela peut effectivement faciliter le relâchement des relations hiérarchiques (à court terme) et créer une ambiance informelle propice aux échanges spontanés. Mais cet effet n'est pas suffisant à lui seul pour expliquer une atmosphère plus conviviale. D'ailleurs, trop d'alcool peut aussi créer des tensions, du malaise ou des dérapages, même si la consommation d'alcool dans le cadre professionnel est très encadrée par la législation et diminue d'année en année.

En fait, dans les petites structures, la proximité humaine constitue une caractéristique centrale du fonctionnement quotidien. Les salariés s'y connaissent souvent bien, partagent un même espace, des contraintes similaires et ils développent des rapports directs, peu filtrés par la hiérarchie ou le politiquement correct. Le pot y est généralement improvisé, porté par une dynamique collective spontanée. Il s'agit moins d'un événement formel que d'une extension naturelle de la vie de l'équipe. Ce cadre favorise une convivialité perçue comme authentique. Chacun peut y exister tel qu'il est, sans avoir à surjouer un rôle social.

Prenons l'exemple de Julien, comptable dans une PME de 25 salariés à Lambersart. Lors du pot de départ d'une collègue, il prend la parole spontanément pour raconter une anecdote drôle. Les rires fusent, les souvenirs s'échangent naturellement, et chacun repart avec le sentiment d'avoir partagé un moment sincère. Rien n'était prévu, aucune directive managériale, mais l'émotion circulait librement.

En contraste, les grandes entreprises proposent des moments de convivialité plus ritualisés. Le pot y devient un acte managérial, souvent planifié, inscrit dans une logique de communication interne teintée de politiquement correct. Les participants, issus de services différents, ne se connaissent parfois que de nom. La hiérarchie reste très présente, et avec elle, une forme de contrôle implicite. Le cadre est plus formel, les codes sociaux plus stricts. Le ressenti des salariés se modifie alors : la convivialité se teinte d'artifice. L'obligation de "faire bonne figure" peut engendrer une fatigue émotionnelle, voire un sentiment de décalage, de fausseté. Certains parlent d'une "convivialité instrumentalisée", où le sens profond du lien social est dissous dans la stratégie de communication.

Nathalie, cheffe de projet dans une grande mutuelle Lilloise, en fait régulièrement l'expérience. Lors des pots trimestriels organisés dans l'atrium du siège, elle retrouve des visages familiers mais peu proches. Elle doit composer avec des sourires de circonstance, des discours institutionnels et une attente implicite de conformité comportementale. "Je suis là, mais je joue un rôle", me confie-t-elle. "Ce n'est pas moi que j'offre, c'est une version politiquement correcte de moi-même."


LE MIROIR D'UNE CULTURE D'ENTREPRISE

Les recherches en psychologie du travail corroborent cette distinction entre petites et grandes entreprises. Dans les grandes, où l'environnement est fortement hiérarchisé et le politiquement correct institutionnalisé, les salariés expriment davantage de déconnexion vis-à-vis des rituels collectifs, surtout lorsqu'ils ne se sentent pas libres de refuser sans être jugés. Des effets tels que le faux consensus, la désindividualisation ou la pression implicite à adopter des postures positives sont fréquemment observés. À l'inverse, dans les petites structures, où les rapports sociaux sont plus horizontaux, ces effets sont moins prononcés, et la participation à ces instants festifs est plus sincère, moins marquée par le souci de l'image.

Il ne s'agit pas de condamner la convivialité en grand groupe, mais d'en repenser les modalités. Créer les conditions d'une rencontre authentique suppose de favoriser les formats à taille humaine, de permettre la parole libre, d'accepter les refus sans interprétation négative. La convivialité n'est pas un produit managérial à imposer, mais une dynamique sociale à cultiver, avec tact et respect du vécu individuel.

Ainsi, le vécu des pots d'entreprise révèle bien plus que le goût des amuse-bouches ou la quantité de vin servi. Il est le miroir d'une culture d'entreprise, d'une façon de considérer l'humain au travail. Et sur ce point, la taille de la structure fait toute la différence.

Et c'est, encore et toujours, le politiquement correct - propre aux grosses entreprises - qui pose problème avec les pots : la convivialité de façade laisse peu de place à l'expression personnelle : on partage ce qui est attendu, pas ce qui est ressenti. Elle produit souvent une aliénation sociale : le salarié se sent contraint de performer une bonne humeur, même lorsque cela fait écho à des conflits non exprimés. À moyen terme, cela peut miner la  confiance dans l'entreprise, alimenter le cynisme, voire accroître les risques psychosociaux (isolement, anxiété, perte de motivation).


Recommandations concrètes pour des moments conviviaux plus authentiques

1. Adoptez des formats adaptés à l'échelle humaine
Même dans une grande entreprise, organisez les pots par équipe, par projet ou par service. Cela permet des échanges plus naturels et évite l'effet "foule anonyme".

2. Laissez la participation libre et sans conséquence
N'imposez pas une présence obligatoire ou implicite. Laisser à chacun la possibilité de ne pas venir sans justification, ni regard en coin, désamorce la pression sociale.

3. Clarifiez les intentions
Un pot est-il un moment de détente, de reconnaissance, un rituel RH ? En étant clair sur le "pourquoi", vous ajustez le "comment" de manière plus sincère.

4. Réduisez la hiérarchie pendant ces événements
Favorisez une ambiance horizontale : évitez les discours descendants, autorisez l'humour, incitez les managers à se mêler réellement aux conversations.

5. Prévoyez un cadre simple et informel
Laissez de côté les scénarios figés ou les animations "clés en main". Une table, des boissons simples, et la liberté d'échanger suffisent souvent.

6. Donnez la parole à ceux qui veulent la prendre, pas à ceux qui doivent
Valorisez les prises de parole spontanées. N'imposez pas d'intervention à ceux qui ne sont pas à l'aise avec l'exposition publique.

7. Prennez en compte les rythmes de chacun
Évitez de programmer les pots tard en soirée ou sur des horaires qui excluent les parents, les personnes en télétravail ou en horaires décalés.

8. Acceptez l'authenticité, même si elle est sobre
Une ambiance chaleureuse n'est pas toujours exubérante. Laissez de la place au silence, à la simplicité, sans chercher à "mettre l'ambiance" artificiellement.

Et, si besoin, revoyez le programme de formation de vos managers...

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